“吃苦了苦,能忍才有福。”我们修行,吃的苦有多少,了的业就有多少,但看我们修行用功的程度而定,所以福报是自己修来的,不是可以对外求来的。
Il nous faut accepter cette idée que l’endurance et la patience permettent d’obtenir les mérites. Notre pratique est imprégnée de ces vertus : si nous travaillons avec rigueur, le cœur patient, le nombre de nos mérites s’accroît. C’est pourquoi les mérites que nous obtenons sont tributaires des efforts que nous fournissons : nul autre que nous ne peut nous les faire obtenir.
静坐不是枯坐,更不能执着“我在静坐”、“我在念佛”、“我在参禅”等,这些都是“我相”、“着相”修行。如果还有一个“我怎么样”,仍是妄想,不得自在;纵使枯坐千年,就像煮石蒸沙,仍如顽石不能了生死。行、住、坐、卧也要如此,不着一切净,不着一切法,心地清净,远离分别,才能超出三界,跳出生死轮回。
Que nous soyons en train de méditer, de réciter le nom du Bouddha ou que nous pratiquions le bouddhisme zen, nous sommes attachés à notre moi, et notre pratique nourrit cet attachement. Si nous entretenons cet attachement, nous entretenons une illusion qui, nous paralysant, nous empêche de nous approcher de la libération. Nous sommes semblables à un morceau de bois invariablement immobile depuis un millier d’années. Nous ressemblons à un caillou que l’on mettrait à cuire dans l’idée absurde qu’il pourrait, un jour, devenir un grain de riz comestible. Nous sommes comme les pierres, qui ne connaissent rien de la vie et de la mort. Il convient donc de ne nous attacher à aucun dharma, quel qu’il soit. Que nous soyons immobile, assis, allongé ou en train de marcher, notre esprit, quand il est détaché, est absolument pur, délesté du souci de la comparaison. Il nous est possible alors de sortir des trois mondes et du cycle des réincarnations.
这个人生就像演电视剧一样,每个人都扮演着各自不同的角色,随着剧情悲欢离合、喜怒哀乐的变化,情绪也随之忽喜忽乐,忧悲无常。而这些喜怒哀乐,其实不过是我们在分别而已。我们看娑婆世界也是这样,无论是顺境、逆境、善的、恶的、好的、坏的,心境常随之起伏不定。再加上我们无始劫以来的染习深重,总是见恶易随,见善难从。所以看到恶的、契合自己习性的缘境,就心生欢喜,恣心纵意,随顺而去;而听到佛菩萨“难忍能忍,难行能行”的作为,却心生为难。认为那是佛菩萨们的境界,自己只是个凡夫,如何学得来?因此心生退却,对佛菩萨只有空赞叹。结果最可惜的是,好的没学到,坏的却越染越深,这就是凡夫见地,本身没有坚定愿力的缘故。
La vie est pareille à un feuilleton télévisé : chacun y joue son rôle, et selon le scénario, nous vivons des rencontres ou des séparations qui induisent en nous certaines émotions de joie, de colère, de tristesse ou de bonheur. Mais, en vérité, toutes ces émotions ne sont que des jugements qui traversent notre esprit. C’est ainsi que nous fonctionnons sur cette terre, dans la vie telle que nous la connaissons.
Certaines périodes de l’existence nous paraissent faciles, d’autres difficiles. Nous réalisons parfois de bonnes choses, parfois de mauvaises. Il nous arrive d’être très sages ou, au contraire, de manquer profondément de sagesse. Nos états d’esprit ne cessent, d’une situation l’autre, de changer. Nos habitudes elles-mêmes nous suivent depuis des temps immémoriaux. Bien que nous sachions que certaines d’entre elles sont mauvaises, nous les suivons envers et contre tout. Quant aux habitudes qui pourraient être bonnes, qu’elles ne nous plaisent pas, et nous ne nous y engagerons pas. Nos habitudes déterminent ainsi nos choix.
Lorsque nous prenons connaissance de la vie des bodhisattvas ou du Bouddha, de ceux qui sont capables de vivre les choses les plus intolérables, les plus impraticables, il nous vient immédiatement à l’idée que ce type d’existence ne nous est pas destiné. Cela ne nous donne pas alors le goût, l’envie de progresser. Nous éprouvons, certes, une grande admiration pour la vie de ces êtres, mais nous n’en tirons pour nous-mêmes aucun enseignement. De cette manière, nous continuons de cumuler de mauvais fruits karmiques. Ainsi pensent les gens ordinaires, qui manquent sur ce sujet de persévérance et d’envie.
今生能得富贵,是过去生中布施而得之福报。而此生在享受福报时,如果没有无常的磨难、种种的挫折来历练,会很容易沉迷其中,不知醒悟,不知求出世解脱之道。等福报享尽时,便随所造作的其他业缘,再受永无休止的轮回了。
Quiconque, dans cette vie-ci, est fortuné et réputé, cela signifie que, durant des vies antérieures, cette personne a pratiqué la générosité. Si nous faisons par ailleurs un usage intelligent de nos fruits karmiques positifs, que le courant de l’impermanence ne nous envoie pas d’obstacles, nous oublierons très vite la nécessité de continuer de pratiquer.
Pour ceux qui ont un bagage karmique en partie positif, leurs karmas positifs vont apparaître d’abord, avant que les karmas négatifs se manifestent à leur tour et retiennent les individus dans le cycle des réincarnations.
修行要利他,因为利益别人就是利益自己,这样才能使我们脱出人我的限囿,远离执着我相、一切颠倒梦想、贪、瞋、痴等。而那些“我相”所引起的种种烦恼,也才能渐渐得到解脱,自性中的无量三昧自然开显。也唯有如此,一切以利他为前提,一切以度脱众生苦厄为本怀,则自身得无事,心胸渐宽广。
La pratique consiste à aider autrui, car l’aide que nous apportons aux autres est un service que nous rendons à nous-mêmes. Il s’ensuit alors que nous dépassons les limites dans lesquelles nous nous enfermons d’habitude et que nous apprenons à nous affranchir de l’attachement qui nous lie à notre ego. C’est également un moyen de nous libérer des illusions et des trois poisons que sont l’avarice, l’ignorance et la colère. Tout ceci contribue à nous rapprocher de la libération et de notre rencontre avec notre vrai moi et l’infini état de samādhi où il se trouve.
Mais, si nous prenons pour prémisse d’aider tous les êtres à sortir de la souffrance, nous en pouvons déduire qu’une telle attitude nous assure naturellement de rencontrer moins d’obstacles et d’agrandir notre ouverture d’esprit.